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Pape Honorius Ier : HÉRÉTIQUE.

Histoire de la condamnation pour hérésie. Bref historique :
Constantin, dans la lutte pour la succession comme empereur de Rome, gagna Maxence en 312 lors de la bataille du pont Milvius, près de Rome. Pour son rêve: "in hoc signo vinces" il fit placer le signe de la croix chrétienne sur ses drapeaux, et après la victoire, avec l'édit de Milan en 313 il mit fin aux persécutions contre les chrétiens, proclama la liberté de religion, et restitua aux chrétiens leurs églises et leurs propriétés confisquées par les précédents empereurs romains.
En 330, la considérant militairement plus sûre, il déplaça la capitale de l'empire de Rome à Byzance, appelée plus tard Constantinople, qui devint ainsi la ville la plus importante de l'empire.
En 630 le Patriarche de Constantinople : Serge, tenta de reconnecter le groupe des « monophysites » (ce sont ceux qui affirment qu'en Jésus-Christ : il n'y a qu'une seule nature : ce qui est contraire au dogme de la Foi qui affirme qu'en Jésus-Christ il y a là deux natures, la nature divine et la nature humaine (Jésus est vrai Dieu comme Dieu le Père, et il est vrai homme comme nous les hommes).
Pour favoriser le rapprochement, le patriarche Serge a imaginé une formule intermédiaire : le « monothélitisme », c'est-à-dire qu'en Jésus-Christ il y a deux natures mais une seule volonté. (Mais cette affirmation est aussi une hérésie, car en Jésus-Christ il y a la volonté divine en tant que Dieu-Fils, et il y a la volonté humaine en tant qu'homme. Une volonté humaine qui est toujours en harmonie et obéissante à la volonté divine).
L'empereur de Constantinople Héraclius Ier, voulant également rétablir l'unité avec les monophysites, adhèra à la pensée de Sergius et au monothélitisme.
A Rome, le pape Honorius Ier (Pape de 625 à 638) l'accepta et le partagea également. Mais c’était une hérésie et elle n’a donc pas été acceptée par de nombreux évêques byzantins et latins.
En 680, le patriarche de Constantinople Georges Ier et l'empereur Constantin IV, qui n'étaient pas monothélites, convoquèrent le concile œcuménique de Constantinople III pour corriger l'erreur, auquel participèrent non seulement les évêques byzantins, mais aussi les évêques latins et le représentant du Pape de Rome qui etait Agathon (Pape de 678 à 681).
Après avoir librement réexaminé la question, le Concile a déclaré le monothélitisme une hérésie et a condamné le précédent patriarche Sergius et le précédent pape Honorius I comme hérétiques.
Tout étudiant catholique en théologie a le Denzinger – Enchiridion Symbolorum comme texte fondamental pour l’étude et la consultation. C'est le recueil de toutes les définitions de la foi chrétienne catholique faites par le Magistère ecclésiastique depuis les origines de l'Église jusqu'à aujourd'hui.
Quant à notre sujet de la condamnation du pape Honorius Ier comme hérétique, voici ce que nous lisons dans Denzinger.
« Concile de Constantinople III, (6e œcuménique), 13e session, 28 mars 681, condamnation des monothélites et du pape Honorius I.
Après avoir examiné les lettres dogmatiques écrites par Serge, alors patriarche de Constantinople... et celle à Honorius, qui était évêque de la Rome antique, et la lettre par laquelle ce dernier, c'est-à-dire Honorius, répondit à Serge, et établit que elles ne sont pas conformes aux enseignements et définitions apostoliques des saints Conciles et de tous les saints Pères illustres, et qui vice versa ont suivi les fausses doctrines des hérétiques : nous les rejetons tous et les exacrons comme corruptrices.
...Nous condamnons leurs doctrines impies, et nous avons estimé que leurs noms devaient être rayés des diptyques de la sainte Église de Dieu, c'est-à-dire de Serge, qui a osé soutenir cette doctrine dans ses écrits... et nous sommes d'accord de dissocier de la sainte Église de Dieu, et de frapper d'anathème même Honorius, qui était pape de la Rome antique, parce qu'en examinant les écrits qu'il a envoyés à Serge, nous avons constaté qu'il adhérait dans toutes ses pensées et confirmait ses doctrines impies". (fin de citation).
Cette décision a été signée par tous les Pères, c'est-à-dire les évêques byzantins et latins présents à ce concile œcuménique de Constantinople III, y compris le représentant du pape de Rome alors régnant, le pape Agathon (qui fut plus tard déclaré saint, et donc : le pape saint Agathon).
Et, pour éviter tout malentendu ecclésiastique, le successeur d'Agathon, le pape Léon II, a également renouvelé la condamnation. Voici ce qu’il a décrété, tel que documenté par Denzinger :
« Année 682, Pape Léon II, confirmation de la décision du concile de Constantinople III, contre les Monothélites et contre le Pape Honorius I.
… Depuis que le Troisième Concile de Constantinople a annoncé avec une grande plénitude la foi juste, que le siège apostolique romain du bienheureux Pierre a également acceptée… nous, à travers le ministère de cette vénérable Église apostolique… frappons les auteurs de la nouvelle erreur (du monothélitisme) avec l’ anathème, c'est-à-dire : Serge... et aussi Honorius, qui n'a pas éclairé cette église apostolique avec la doctrine de la tradition apostolique, mais a tenté de renverser la foi immaculée, par une profane trahison ". (fin de citation).
Notons bien que ni le concile œcuménique de Constantinople III avec le représentant du pape Agathon régnant, ni le pape Léon II, successeur du pape Agathon, n'ont dit que le pape Honorius était decadé et n'était plus pape, mais ils ont reconnu qu'il continuait rester pape, mais il a soutenu une hérésie et est donc devenu hérétique.
Depuis lors, aucun pape ne s’est jamais rétracté, et ne peut pas non plus rétracter ces excommunications sur le plan biblique et théologique. Et c'est parce que nous sommes « chrétiens », c'est-à-dire que nous croyons en Dieu-Fils, la deuxième Personne divine de Dieu la Sainte Trinité, incarnée dans le Seigneur Jésus-Christ, pour être notre Maître, Sauveur et Seigneur.
Être chrétien, c'est croire selon la Bible, et le Credo chrétien, que la première copie humaine fut superbe et s'est rebellée contre Dieu, et s'est placée sur le plan incliné vers la damnation. Dieu le Père, dans sa miséricorde, a d'abord promis puis envoyé Dieu le Fils se faire homme pour être notre Maître et Sauveur en Jésus-Christ.
Jésus-Christ a offert le sacrifice de sa mort sur la Croix par amour et humilité en expiation et a ainsi obtenu le pardon des péchés. Et quiconque croit en Lui, est baptisé en Lui et essaie de vivre selon Ses enseignements, retrouve la grâce et l'amitié de Dieu, redevient spirituellement un enfant de Dieu et mérite le salut et la vie éternelle au Ciel avec Dieu, Jésus-Christ, la Très Sainte Marie, les anges et les saints.
Par cette foi en Jésus-Christ, Dieu-Fils fait homme, nous sommes « chrétiens ».
Il est donc blasphématoire de penser de contredire le Seigneur Jésus-Christ et enseigner le contraire de ce qu’Il a enseigné.
Nous chrétiens, dans la Sainte Messe, de Jésus-Christ, professons et proclamons, dans le Gloria : « Toi seul es le Saint, toi seul es le Seigneur, toi seul es le Très-Haut Jésus-Christ ». Et dans le Credo : « Jésus-Christ, Fils unique de Dieu le Père, né du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, lumière de la lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré et non créé, de la même substance que Dieu le Père, car par Lui toutes choses ont été créées… etc. ».
La foi en Jésus-Christ, c'est-à-dire à partir de ce qu'il a vécu et enseigné dans son Évangile, est la norme fixe et immuable de la foi chrétienne, pour obtenir le salut et la vie éternelle.
Le Seigneur Jésus-Christ lui-même nous a explicitement enseigné la nécessité fondamentale de cette foi en Lui.
Par exemple. Après avoir loué Simon Pierre pour sa foi en Lui en répondant : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 17) ; quelques instants plus tard, lorsque Simon Pierre voulut contredire Jésus face a la nécessité d'aller à Jérusalem et de subir la Passion salvatrice, le Seigneur Jésus lui dit clairement : « Éloigne-toi de moi, Satan, tu es un scandale pour moi, parce que tu ne pense comme Dieu mais comme les hommes » (Mat 16.23 et Marc 8.33).
Le Saint-Esprit a donné le même enseignement par la bouche de saint Paul qui, lorsque Pierre était ambigu dans son comportement envers les nouveaux convertis non issus du judaïsme, a réagi ainsi : « Quand Céphas/Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé ouvertement à lui. , parce qu'il avait manifestement tort (Galates 2.11). Et « Si même un ange vous annonçait un autre évangile que celui que nous vous avons prêché : qu’il soit anathème ! » (Galates 1,8)..
C'est pourquoi, chers frères et sœurs, même face à des enseignements contraires, nous restons fidèles à ce qu'a enseigné notre précieux Seigneur Jésus-Christ, qui nous a confirmé et transmis la tradition bimillénaire de l'Église apostolique romaine.
Si quelqu’un, abusant de son autorité temporaire, veut s’arroger le pouvoir d’enseigner le contraire du Seigneur Jésus, lui aussi a le pouvoir et ses années qui sont comptées. Et après sa mort, même si les Papes successeurs auront a attendre 50 ans pour que les conditions civiles et politiques permettent un plus grand respect de la liberté et de la vérité, ils proclameront alors officiellement et définitivement comme hérétiques tous ceux qui ont osé contredire les enseignements de notre Seigneur Jésus. Christ.
Et rappelons-nous qu'enfin, à la fin de notre vie terrestre, lorsque nous nous trouvons devant Dieu, le jugement définitif sur nous appartient précisément à notre Seigneur Jésus-Christ.
Nous savons donc ce que nous devons choisir lorsque, quel qu'il soit, il nous propose d'adhérer à une doctrine ou à des enseignements moraux, contraires aux enseignements du Seigneur Jésus-Christ.
La condamnation du pape Honorius Ier, comme hérétique, au concile œcuménique de Constantinople, en 680 ; Réitéré plus tard par le pape Léon II en 682, nous donne une leçon.

Cela dit, je veux aussi donner une réponse très brève à ceux qui objectent : « Pourqoi la majorité des évêques et des prêtres ne réagissent pas ouvertement face aux enseignements non fidèlement chrétiens diffusés par celui qui devrait être les « gardiens de la foi ». " (1 Tim 6, 20) ?".
La réponse est simple : parce qu’ils sont silencieusement mais gravement menacés et victimes de chantage. Ils vivent dans un climat de peur.
Un évêque qui dit clairement ce qu'il pense, exemple Monseigneur C.M. Viganò est déjà à la retraite, mais préfère vivre anonymement et caché, car, avec raison, il craint pour sa santé et sa sécurité.
Le pouvoir du Pape sur tous les ecclésiastiques est énorme. Cela ne concerne pas seulement la foi, mais s'étend aussi à la vie pratique, à la subsistance.
Tout évêque, tout prêtre catholique qui rejette publiquement l'enseignement du Pape régnant, peut être par lui : du jour au lendemain, relevé, c'est-à-dire privé de toutes fonctions, et donc privé de la moindre source de soutien, et jetés à la rue, comme un chien errant, et sans avoir aucune possibilité légale de se défendre (ni avec le droit civil qui n'a aucune compétence dans ce secteur, ni avec le droit canonique).
C'est pourquoi, en tant que chrétiens, continuons à rester fidèles aux enseignements de notre Seigneur Jésus-Christ et soutenons les bons évêques et prêtres qui, soit en parlant au risque de leur grave danger, soit en gardant le silence par peur mais sans partager les bouleversements, continuent à rester fidèle à Jésus-Christ.
Celui qui ose le contredire a le temp compté. L'histoire du pape Honorius Ier, hérétique, nous l'enseigne.
Le temps œuvre pour le Seigneur Jésus-Christ et pour la Vérité : « Les cieux et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Mt 24,35).
Romano Pasquino
Saint Alphonse Marie de' Liguori n'a jamais été archevêque.
Il a été évêque du diocèse de Sainte Agathe des Goths, aujourd'hui réuni au diocèse de Cerreto Sannita-Telese.
Cf. Bishop St. Alfonso Maria de’ Liguori [Catholic-Hierarchy]
Arthur De la Baure
Saint Alphonse de LIGUORI (1696-1787), archevêque et docteur de l'Eglise :
« Cette déclaration a été regardée par les hérétiques et quelques écrivains orthodoxes comme l'écueil d'Honorius, une preuve de monothélisme. Ils sont certainement dans l'erreur... C'est précisément ce qu'écrivit Jean IV, dans l'apologie qu'il fit en faveur d'Honorius à l'empereur Constantin II. [...] La défense du …Plus
Saint Alphonse de LIGUORI (1696-1787), archevêque et docteur de l'Eglise :
« Cette déclaration a été regardée par les hérétiques et quelques écrivains orthodoxes comme l'écueil d'Honorius, une preuve de monothélisme. Ils sont certainement dans l'erreur... C'est précisément ce qu'écrivit Jean IV, dans l'apologie qu'il fit en faveur d'Honorius à l'empereur Constantin II. [...] La défense du Souverain Pontife a encore été prise par Saint Maxime, dans son dialogue avec Pyrrhus, et par Anastase le bibliothécaire. […]
Cependant nous ne nions pas qu'Honorius ait été coupable en imposant silence à qui parlait d'une ou de deux volontés; quand il s'agit d'erreur, c'est la favoriser que de se taire. Une erreur, il faut l'amener au grand jour et la terrasser : ici est la faute d'Honorius. Au reste il est indubitable qu'il n'embrassa jamais l'hérésie des monothélites, quoiqu'en disent ses adversaires et spécialement Guillaume Cave. Laterem lavant, operam oleumque perdant, quotquot Honorium ob haeresim monothetiticam... hâc lobe eximere allaborant. Ce qui est absolument faux, comme le prouve clairement le savant P. Noel Alexandre.»

Cardinal saint Robert BELLARMIN (1542-1621), Confesseur et Docteur de l'Eglise universelle, archevêque et conseiller du Pape Clément VIII :
« Il est probable et on peut le croire pieusement, que le souverain pontife, non seulement ne peut pas errer en tant que Pape, mais aussi qu'il ne pourra point être hérétique ou croire avec pertinacité une quelconque erreur dans la foi en tant que simple particulier (particularem personam). […] Cela se prouve deuxièmement de par l'événement, car jusqu'à ce jour, nul n’a été hérétique. »

- Cardinal Bartolemo d'AVANZO (1811-1884), évêque de Calvi et Teano, membre de la Députation de la foi au Concile Vatican I :
« L’orthodoxie d’Honorius fut un fait dogmatique, défini et enseigné par l’autorité légitime des Pontifes, des Conciles, de la sainte Eglise Romaine, de tout l’Occident pendant l'espace de plus de 40 ans avant le Concile; ... l’orthodoxie d’Honorius demeure toujours incontestable. »