Institut du Christ Roi Souverain Prêtre

L'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre
(en latin : Institutum Christi Regis Summi Sacerdotis) est une société apostolique en forme canoniale, de droit pontifical, fondée sous le patronage de l'Opus sacerdotale, association de prêtres diocésains français pour la défense de l'orthodoxie catholique et de la spiritualité sacerdotale.
Sa devise est Veritatem facientes in caritate (Confessant la vérité dans la charité).

Buts et orientations
Le but de l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre est la gloire de Dieu et la sanctification des prêtres au service de l’Église et des âmes par une formation doctrinale et spirituelle. Sa finalité particulière est missionnaire : c’est la diffusion et la défense du règne de Jésus-Christ dans tous les aspects de la vie humaine.
Dédié au Christ-Roi Souverain-Prêtre, cet institut est placé sous le patronage principal de l’Immaculée Conception et honore comme patrons secondaires saint François de Sales, saint Thomas d’Aquin et saint Benoît de Nursie.
Le séminaire de l’Institut se donne comme objectif de préparer les futurs prêtres dans un esprit romain. La formation cléricale est donnée selon l’esprit dans lequel l’Église entend former ses prêtres. Cet esprit est celui du Seigneur Jésus-Christ lui-même qui s’est transmis au cours des siècles et s’est exprimé dans la Tradition, les décrétales des Papes, les Canons de l’Église et les Conciles.

Histoire

Origines
En 1963, un groupe de prêtre réunis à Lourdes devant la « grotte de Massabielle », s'interrogent sur la situation et le ministère des prêtres catholiques. Sous l'impulsion du Chanoine Catta, oblat bénédictin de l'abbaye Notre-Dame de Fontgombault, une « Association pour le soutien du sacerdoce catholique, » également appelée Opus Sacerdotale, est fondée en 1964. Sa devise est : Doctrina, Fortitudo, Pietas.
En décembre 1987, des séminaristes français, confrontés à des difficultés dans les séminaires où ils se forment, se tournent vers l'abbé Lourdelet, alors prieur de l'Opus Sacerdotale. En mars 1988, celui-ci se rend à Rome pour remettre un dossier sur ce sujet délicat aux cardinaux Ratzinger et Oddi.
Afin d'offrir à ces séminaristes un enseignement plus conforme à la Ratio fundamentalis[1] dont est souvent éloigné, à cette époque, l'esprit qui préside à la formation dans de nombreux séminaires français, l'association ouvre, en octobre de la même année, une « Maison de formation sacerdotale » à Moissac (France) et confie à l'un de ses membres, l'abbé Philippe Mora, la direction de cette maison qui ouvre ses portes le jour de la fête du Christ-Roi 1988 (dernier dimanche d'octobre selon le calendrier liturgique traditionnel). Les religieux de l'Opus Mariae[2] accueillent cette fondation dans une partie du « Cénacle de l'Immaculée Conception », un ancien carmel de Moissac où ils sont installés.

Fondation
L'érection canonique de l'Opus sacerdotale en une société pouvant former des prêtres se révélant impossible, l'abbé Gilles Wach, prêtre de l'archidiocèse de Gênes, originaire de Troyes, directeur des vocations au sein de l'Opus Sacerdotale prend alors la décision de fonder une œuvre indépendante. Avec les encouragements du Saint-Siège, l'évêque de Mouila, Mgr Cyriaque-Siméon Obamba[3], ancien élève du Père[4] Marcel Lefebvre au séminaire de Libreville, érige canoniquement le nouvel institut en société cléricale de vie apostolique de droit diocésain et en approuve les premières constitutions, le 1er septembre 1990. Le siège est alors fixé à Mouila et l'ancienne résidence épiscopale du Val-Marie devient la maison-mère, prenant le nom de « Maison Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus ». Mgr[5] Gilles Wach, alors vicaire général du diocèse de Mouila, est désigné comme supérieur de cette société.
En 1991, le Cardinal Silvano Piovanelli, archevêque métropolitain de Florence, promulgue les décrets nécessaires à l'installation de la « Maison généralice » et de la « Maison de formation sacerdotale » de l'Institut du Christ-Roi-Souverain-Prêtre dans la Villa Martelli à Pontassieve.

Développement récent
En 2006 est créé un pendant laïc de l'institut: la « Société du Sacré-Cœur ».
Le 7 octobre 2008, la société est érigée en institut de droit pontifical par le décret Saeculorum Rex de la commission pontificale Ecclesia Dei [6].

Liturgie
Les livres liturgiques (missel et rituel) en usage dans l’Institut sont conformes à l’Édition Vaticane de 1962, selon les normes établies par le pape Benoît XVI dans le Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007. En cela, l'Institut du Christ Roi dépend de la Commission pontificale « Ecclesia Dei »[7].

Organisation
La Maison généralice et le séminaire saint Philippe Néri sont installés sur la "via di Gricigliano", situé dans la commune de Pontassieve (archidiocèse de Florence), hameau du Sieci, d'où se retiraient les moines de Fontgombault après quinze années de présence. Le lieu exact du séminaire est la Villa Martelli datant du XVIIIe siècle mais dont certaines parties remontent au XVe siècle. Les séminaristes, dont une quinzaine de nouveaux par an, sont logés dans les bâtiments de la Villa et ses dépendances (les bâtiments Sainte-Marie et Saint-Joseph). Le Séminaire dispose aussi d'une ferme dédiée à l'hôtellerie. En 2012, les dépendances de cette ferme sont en cours de réhabilitation pour faire quinze chambres supplémentaires pour les séminaristes... La place manque !
En 2011, l'Institut était présent dans 57 diocèses (dont 22 en France et 12 aux États-Unis). En 2012, l'institut du Christ Roi Souverain Prêtre compte 61 prêtres, 6 diacres et environ 80 séminaristes. Ses apostolats principaux sont en Europe (France, Belgique, Suisse, Espagne, Italie, Allemagne, Irlande, Royaume-Uni, Suède), en Afrique (Gabon) et en Amérique (États-Unis).
En plus de ses membres clercs ou aspirant à la cléricature, la société compte des membres affiliés, clercs[8] qui ne sont pas incardinés dans l'Institut mais qui en acceptent les Constitutions, en vivent la spiritualité et collaborent à son apostolat.
L'institut a une branche féminine, les « Adoratrices du Cœur Royal de Jésus Souverain Prêtre ». Fondée en janvier 2001, à Maria Alm, dans le Tyrol, cette communauté s'est installée en 2004 en Italie, à proximité du séminaire de l'Institut. En 2011, la communauté compte une vingtaine de sœurs ; au mois de mai de cette même année, une fondation des Sœurs s'établit en Suisse, au Noirmont (2340), au nord-est du Chablais dans le Diocèse de Bâle.
Depuis mars 2006, existe une branche pour les fidèles laïcs, la « Société du Sacré-Cœur », qui a pour but l'entraide mutuelle entre les membres de la Société pour soutenir et faire rayonner l'esprit et les œuvres de l'Institut.
L'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre est, depuis le 7 octobre 2008, de droit pontifical. Son Prieur général est l'Ordinaire[9] de cette société.
Michel-René Landry
Site de ICRSP: www.icrsp.org